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Collections d’histoire naturelle dans les Résidences Royales

Les collections d’histoire naturelle, composées en particulier de pièces de taxidermie, de cornes et de bois, font partie intégrante de nombreuses expositions muséales, même si, et ce n’est pas surprenant, elles sont principalement associées aux musées d’histoire naturelle. Leur origine doit être recherchée, entre autres, dans les « kunstkamers » créés aux XVIe et XVIIe siècles, qui sont des cabinets d’art et de curiosités et abritaient des objets à la fois naturels et artificiels. Les propriétaires de kunstkamers étaient des scientifiques passionnés, des collectionneurs et des penseurs, y compris des dirigeants. Ferdinand Ier, Ferdinand II, Albert V, Rodolphe II et Pierre Ier le Grand pouvaient proclamer en avoir.

Peaux d’animaux et trophées de chasse, sous forme de bois ou de cornes, faisaient souvent partie de la décoration intérieure des résidences royales, montrant que la chasse n’était pas seulement un passe-temps apprécié à la cour, mais aussi une occasion de prouver ses compétences, sa force, sa dextérité et sa puissance. Les souverains tenaient à jouir du privilège de chasser le « gros gibier », c’est-à-dire l’auroch, le bison, l’ours, le cerf et le sanglier, et tenaient également à exposer leurs trophées à l’intérieur de leurs résidences ou pavillons de chasse.

Aujourd’hui, de telles expositions peuvent sembler quelque peu dépassées. Ils soulèvent également des questions sur le côté moral de l’acquisition de ces objets, surtout à notre époque de lutte contre l’extinction massive des espèces et préservation de la biodiversité. Ils arrivent que les employées des musées doivent répondre à des questions sur le fait de tuer un animal pour ensuite l’exposer alors que les animaux présents dans nos résidences ont été chassés (il y a plusieurs siècles) très souvent pour la consommation. D’ailleurs, les plats de gibier font partie intégrante des traditions culinaires de nombreuses nations européennes.

De plus, l’un des principaux objectifs de ces musées est de préserver pour les générations futures les connaissances sur les espèces en voie de disparition, mais aussi sur la culture de la chasse. Les musées historiques sont des sortes de capsules temporelles qui protègent différents aspects du passé. Et la longue et riche tradition de la chasse fait partie de ce passé, tout comme les animaux empaillés ou les bois de cerf. Il ne faut pas oublier non plus que les expositions de ce type sont des supports pédagogiques irremplaçables pour l’éducation muséale en lien avec la nature et l’environnement. Les défis actuels des professionnels des musées consistent donc à sensibiliser le public à l’importance des collections naturelles, à la fois pour connaître et comprendre le passé, mais également pour discuter du présent et façonner l’avenir.

Cependant, les collections naturelles exposées dans les résidences royales semblent aller au-delà des objets collectés dans les intérieurs. On peut y inclure également les milieux naturels qui font partie des ensembles historiques. Les châteaux et les palais sont souvent entourés de collections de plantes et d’espèces, préservées ou reconstituées grâce aux efforts des naturalistes et de professionnels des musées, et qui sont historiquement associées aux sites. Dans certaines résidences, en dehors des jardins, des fragments d’anciens terrains de chasse ont été conservés. Anciens terrains où le principe de domination du souverain, mais aussi d’intérêt, sur la faune s’appliquait. Les souverains chassaient et admiraient les animaux qui y vivaient. Dans de nombreuses résidences royales, le palais, le jardin et les terrains de chasse formaient une seule composition spatiale. Pour le souverain, elles étaient un lieu de récréation, d’expériences esthétiques, mais aussi un témoignage de prestige et de pouvoir.